• Aujourd'hui, la Rue des Vifs s'appelle Rue des Brasseurs...

    Comme les acteurs Pierre et Claude... Pourtant, ni l'un ni l'autre n'etait Namurois.

    Scandaleux!

    Scandaleux, mais je n'ai pas dit mon dernier mot!

    N.B. : Pour les amateurs de soirees dansantes "comme au bon vieux temps", je tiens a preciser qu'Andre Brasseur, le celebre organiste de jazz des annees '70, anime vos soirees du jeudi au cafe des Halles Saint-Loup (Rue du College, en face de l'eglise Saint-Loup). A consommer au premier comme au second degre, suivant vos gouts.

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  • Puisque vous allez vers la ville
    Qui, bien qu'un fort mur l'encastrat,
    Defraya la verve servile
    Du fameux poete castratÊ;

    Puisque vous allez en vacances
    Gouter un plaisir recherche,
    Usez toutes vos eloquences,
    Mon bien cher Coco-Malperche,

    (Comme je le ferais moi-meme)
    A dire la-bas combien j'aime
    Ce tant folatre monsieur Rops,

    Qui n'est pas un grand prix de Rome,
    Mais dont le talent est haut comme
    La pyramide de Cheops!

    Charles BAUDELAIRE

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  • Capitale de Comte, capitale de Region, Namur est d'abord historiquement une ville de garnison (Citadelle, Arsenal), d'eglises et de prostitution (rue Fumal, anciennement "Rue Piconnette", rue de prostituees, celles qui piconnent). Jusqu'au dela de la seconde guerre mondiale, le vieux quartier - aujourd'hui tellement chic - pouvait tenir la comparaison avec le Londres de Jack l'Eventreur. Petites rues etroites, mal eclairees ou l'on croisait soldats en permission, prostituees au tapin et pretres a la recherche d'ames a sauver.
    Situee au confluent de la Sambre et de la Meuse, entouree de collines, Namur etait une place forte sujette a toutes les convoitises des puissants europeens. Autant dire que le Namurois savait qu'il pouvait s'attendre a tout (cfr le "Ratintot", plus vieux cafe de Namur, datant de 1610), sauf a ce que ce qu'il vient de construire restera longtemps sur piedÉ Surnommee "la veuve noire", Namur n'a donc pas attendu l'ere post-moderne pour connaitre le sentiment absurde et sa consequence comportementale qui fait aujourd'hui encore sa renommŽe : une certaine mollesse. Il n'est pas Žtonnant, dans ce contexte, que c'est a Namur que sont apparus des temperaments ambigus - entre revolte, defaitisme et humour noir - tels ceux de Felicien Rops, Benoit Poelvoorde ou encore Jean-Michel Frere. Au XIXe siecle, la fondation par quelques bourgeois philanthropes de la confrerie des 40 Molons est representative de l'esprit namurois. En aout de chaque annee, en effet, cette confrerie, dont l'objectif est humanitaire, organise en wallon le concours du "Roi des Minteux (roi des menteurs)". A croire que le mensonge est la seule faon d'echapper agreablement a la realiteÉ Pour l'anecdote, notons que c'est aussi a ces 40 Molons - et plus particulierement a son fondateur, Nicolas Bosret - que l'on doit les premieres "Fetes de Wallonie"É Le XIXe siecle est, parait-il, le siecle de l'emergence des nationalismesÉ Mais n'allez pas chercher dans ces "Fetes de Wallonie" autre chose qu'un certain sens du folklore bon enfant et le plaisir de partager une langue du terroir particulierement savoureuse. A Namur, si l'on s'affronte ce n'est que sur des echasses ou sur la route du PeketÉ Dans les deux cas, on finit toujours les quatre fers en l'air et l'hymne que l'on fredonne alors (Li Bia Bouquet) ne parle que d'une seule conquete : celle du coeur des femmesÉ Et encore! C'est une conquete qui coute beaucoup au conquerant!
    Namur ayant subi de nombreux incendies, dont les plus terribles eurent lieu au XVIIe siecle, il ne reste aujourd'hui de cette cite fondee a l'epoque gallo-romaine que ce que l'Histoire a laisse se construire sur les cendres. Et encore! Le XXe siecle a vu la scandaleuse destruction du coeur historique de la ville pour des raisons d'hygiene : le quartier du Grognon, aujourd'hui transforme enÉ routes et parking.
    Je ne parle pas ici de la destruction de l'enceinte de la ville, dont il ne reste que quelques tout petits pans Ñ quand ce n'est pas une plaque commemorative ("Ici se dressait la porte de Bruxelles") ou le nom d'une rue ("Rue de Fer" du nom de la "Porte de Fer" qui se dressait a son extremitŽ, vestige mŽdiŽval detruit sur dŽcision du conseil communal dans les annees 1860)
    L'architecture namuroise est ˆ l'image de la mentalite, soit totalement depourvue d'arrogance. Les edifices publiques n'ont absolument rien de flamboyant. Baudelaire parlera de style "jesuitique". Je prefere dire "bourgeois".

    [Avril 2004]

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